Bobotignolles
Il est un quartier de Paris aux édifiants autochtones : Les Batignolles, quartier du XVIIème arrondissement délimité par les voies SNCF de Saint Lazare, l’ex-futur village olympique de Paris 2012…, un bout du boulevard des Batignolles, un bout de l’avenue de Clichy. Le XVIIème est un des très rare arrondissement de Paris à être géré par un maire de droite, la très grisonnante et candidate à la candidature Françoise De Pannafieu. Ce quartier possède outre un joli jardin (des Batignolles) moult commerces de bouche (de qualité), de décoration, galeries d’art, restos, places piétonnes…
En résumé, un quartier qui fût populaire il y a bien longtemps, plus aujourd’hui.
Le décor étant planté, intéressons nous aux habitants : Depuis quelques temps ce quartier au prix du mètre carré confortable (pour les promoteurs), est investi par un engeance florissante dans la capitale, le bobo.
Le bobo, néologisme concentré de bourgeois et de bohème, désignant un individu à fort niveau de vie pensant avoir les idées large, être trop cooooooooool et avoir un goût certain en tout. De plus le bobo n’a surtout pas l’impression d’en être un.
Le bobo, donc, a, tel le liseron, phagocyté une bonne partie des derniers lieux populaires de notre capitale boutant avec le sourire l’ouvrier vers les grands ensembles moches de banlieue.
Pourquoi s’intéresser particulièrement aux bobos des Batignolles me direz vous ?
Et-bien parce que son exemple est édifiant et je m’en vais vous l’expliquer derechef !
Comme je vous l’expliquais plus haut le quartier des Batignolles possède comme frontière l’avenue de Clichy et de l’autre côté du boulevard est un quartier populaire à faible niveau de vie et forte concentration de population d’origine immigrée.
Là est le régal du bobo, côtoyer le pauvre, l’immigré mais pas de trop prêt tout de même (si cocasse, si intense et véridique, n’est-il pas…)
Il aime aller acheter son riz basmati chez l’hindou qui loue des films Bollywood (so kitch ma chère…)
Il aime aller boire un thé à la menthe chez Momo (trop accueillant, super typique)
Il aime déambuler au milieu des femmes africaines en boubous, jeter un coup d’œil amusé dans les taxiphones.
Et puis il rentre (tel la vierge de bonne famille ayant caressé la sueur de l’ouvrier pour son petit frisson) dans son coquet appartement (dont il est propriétaire) plein de sentences définitives, de bonne conscience, d’idéologie de quatre sous.
Nourri tel une sangsue d’avoir approché la plèbe il peut enfin, autour d’un drink avec ses potes de prépa, entre une discussion sur le Feng-Shui et les commentaires du CAC 40, se lancer dans son numéro favori que je vais tenter de vous retranscrire en forçant à peine le trait, je vous jure :
Alors n’hésitez pas ! De passage à Paris venez visiter Boboland, pays des idées préfabriquées du politiquement insipide, des donneurs de leçon à fort revenus…
Si vous venez très tôt le matin, vous ne trouverez personne debout alors traversez le boulevard de Clichy, vous verrez les gens s’entasser dans les bus et les métros pour aller nettoyer les bureaux que les bobotignolliens occuperont bien plus tard dans la journée.
Pour modérer mes propos sachez que je ne me livre pas aux raccourcis que je reproche aux bobos et ne met pas tout le monde dans le même sac, il y a des gens très bien dans ce quartier même parmi ceux qui achètent leurs pâtisseries chez Pierre Hermé et croient au Feng-Shui. J’aurais pût tout aussi bien brocarder les campagnards qui votent FN et n’ont jamais vu un immigré ailleurs qu’au journal de 20 heures, mais ceux-là ne poussent pas à côté de chez moi.